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Posts Tagged ‘psychanalyse’

Quelques livres lus récemment…

octobre 14, 2009 Laisser un commentaire

Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable, de Romain Gary (Emile Ajar).

Gary signe un récit désespéré mais rempli d’humour sur la déchéance virile d’un homme, qui, aveuglé par la perte progressive de ses capacités sexuelles, devient obsédé par la performance et pense à se supprimer, oubliant que la femme qu’il aime ne raisonne pas comme lui… Un beau roman sur l’amour et la psyché masculine (peut-être maintenant dépassé par le … Viagra?!?).

Conseils d’un disciple de Morrison à un fanatique de Joyce, de Roberto Bolaño et A.G. Porta

Traduction en français d’un des premiers romans de Bolaño, écrit à quatre mains avec A.G. Porta, Conseils… est une sorte de road-book barcelonais dans lequel un couple meurtrier s’abîment progressivement dans les bas-fonds du crime. Angèl est un jeune musicien fan de James Joyce (il souhaite écrire un roman joycien, il se surnomme Dédalus, … etc.) mais quand il rencontre la sud-américaine Ana, sa vie bascule dans la violence.  Sorte de brouillon de l’oeuvre bolanesque à venir, Conseils… a en germe tout ce qui fit le succès littéraire de Bolaño. A lire.

« Le motif du choix des trois coffrets », de Sigmund Freud, in L’inquiétante étrangeté.

J’ai relu récemment « Le motif du choix des trois coffrets » (dans L’inquiétante étrangeté) et je dois avouer que si à la première lecture, je ne fus pas vraiment convaincu par l’auteur, à la deuxième lecture, certaines remarques me semblent effectivement pertinentes. Freud commence son article par le récit de deux scènes de Shakespeare qui l’ont marqué et qu’il met en lien: la première, tirée du Marchand de Venise, est la scène du choix entre trois coffrets, l’un d’or, l’autre d’argent, le dernier de bronze. Celui qui choisit le coffret de bronze obtient la main de la jeune fille du marchand, comme pour dire que la véritable valeur n’est pas dans l’apparence, mais à l’intérieur des choses. Tout se complique quand Freud relie cette scène à la première scène du Roi Lear, lorsque le vieux roi exige que ses trois filles concourent en éloquence pour lui dire leur amour, et que Cordélia se tait. Freud fait ici un lien entre les coffrets et les femmes, et finalement entre la dernière femme et la Mort. Belle et classique analyse mythologique, « Le motif… » est une lecture essentielle pour n’importe quel étudiant en littérature.